Communiqué de presse
📰 ARTICLE - Paris-Saclay veut briller à l'occasion du Sommet IA
📰 ARTICLE - Paris-Saclay veut briller à l'occasion du Sommet IA
De gauche à droite : Nikos Paragios, Président-Directeur Général de TheraPanacea, Martin Guespereau, directeur général de l’EPA Paris-Saclay, Anaïs Barut, cofondatrice et CEO de Damae Medical, Thierry Coulhon, président du directoire de l’Institut Polytechnique de Paris, Céline Triquel, Directrice open innovation R&D Servier, et Frédéric Pascal, directeur de DataIA
Cette force repose tout d’abord sur la capacité à former des talents et mener des travaux de recherche. Frédéric Pascal, directeur de l’Institut DataIA, a ainsi évoqué la masse critique de son institut : il rassemble 47 laboratoires engagés dans l’IA et entretient des relations avec une cinquantaine d’entreprises. Il a aussi souligné l’importance de certaines formations prodiguées par son institution, comme le Master MVA (mathématiques, vision, apprentissage). Thierry Coulhon, président du directoire de l’Institut Polytechnique de Paris, a également insisté sur la place importante de la France, et de Paris Saclay, dans le secteur mondial de l’IA. Souvent absents des pelotons de tête des grandes révolutions technologiques, « nous avons une chance d’y arriver en IA », a-t-il affirmé.
Un des atouts de Paris-Saclay, mis en avant par l’EPA à l’occasion de cette conférence de presse, est le relais assuré par certaines entreprises dans l’utilisation de ces travaux sur l’IA. Ainsi, le groupe Servier est intervenu pour détailler l’importance croissante de l’IA dans ses activités. Le groupe finance des travaux de recherche sur l’explicabilité de l’IA, enjeu crucial dans le domaine de la santé. L’IA est aussi, pour le laboratoire, un outil de R&D. « L’IA nous aide à choisir des molécules parmi des millions, voire, à générer des molécules qui n’existent pas », a expliqué Thierry Dorval, director of Data Sciences & Data Management Pole of Activity de Servier. Enfin, pour Servier, l’IA est un outil précieux pour tester des hypothèses de traitement, et ainsi remplacer certaines phases coûteuses d’essais de nouvelles solutions thérapeutiques.
« L’IA nous aide à choisir des molécules parmi des millions, voire, à générer des molécules qui n’existent pas »
Thierry Dorval, Servier
Des défis scientifiques encore à relever
La conférence sur les défis scientifiques de l’IA permettra de rappeler que plusieurs défis scientifiques et technologiques subsistent. La conférence des 6 et 7 février, organisée autour du thème des conséquences de l’IA sur la science et la société, révélera de nouveaux projets scientifiques et multidisciplinaires. La conférence, coprésidée par le professeur Michael Jordan (UC Berkeley/Inria) et Éric Moulines (École polytechnique – IP Paris), abordera notamment les enjeux des modèles « fondateurs et génératifs », l’IA au service de l’environnement, de la santé, ainsi que de l’éducation. Enfin, des échanges porteront aussi sur la transparence et l’éthique de l’IA.
Trois questions à Frédéric Pascal, directeur de DataIA
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Quels sont les verrous scientifiques qui freinent encore le développement de l’IA ?
Il y a d’abord le verrou de l’explicabilité. Les algorithmes fonctionnent trop comme des boîtes noires. Il faut mener des travaux de recherche fondamentale sur ce sujet. Il faut aussi citer la question de la régulation de l’IA comme un des sujets importants, notamment sur l’accès aux données. Il faut enfin mentionner le sujet de l’hybridation de l’IA, qui permet de développer les capacités de raisonnement des algorithmes. Ces IA utilisent toujours plus de données pour être entrainées. À un moment va se poser le problème de la limite de l’accès aux données et du coût de ces modèles. -
Les derniers modèles d’IA générative semblent désormais capables d’exploiter n’importe quelle donnée sur le web. Quelle est la prochaine étape pour développer des modèles plus pertinents ?
Les prochains modèles sur l’IA seront les SLM, les Small Language Models. Ces types de modèles sont moins puissants, mais plus précis. Pour obtenir les données, les data scientists échangent directement avec les entreprises. -
Quels sont les secteurs en pointe de l’adoption de l’IA, et ceux qui sont à la traîne ?
La santé est un secteur qui s’est très vite adapté à cet outil. À l’inverse, l’industrie lourde, par exemple, a beaucoup de retard. Le secteur de la banque et de l’assurance est aussi un peu en retard.
Par Florent Detroy