Clôture de la mission sur l’IA dans les pratiques pédagogiques

Clôture de la mission sur l’IA dans les pratiques pédagogiques
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Six mois plus tard, le rapport intitulé « IA et enseignement supérieur : Formation, structuration et appropriation par la société », co-porté par les chercheurs François Taddei (fondateur et président du Learning Planet Institute) et Frédéric Pascal (directeur de l’Institut DataIA et Vice-Président IA de l’Université Paris-Saclay) – accompagnés par Emilie-Pauline Gallié et Marc de Falco, co-rapporteurs – dresse un constat lucide et propose des actions structurantes pour que l’enseignement supérieur devienne un acteur central de la société apprenante à l’ère de l’IA.
L’IA, catalyseur de transformation pour l’enseignement supérieur
L’arrivée massive des IA dites “génératives” (ChatGPT, Gemini, Mistral, etc.) bouleverse les méthodes d’enseignement, d’apprentissage, d’évaluation et d’administration.
Le rapport « IA et enseignement supérieur : Formation, structuration et appropriation par la société » souligne que, faute de cadre et d’infrastructures adéquates, l’usage de ces outils reste très hétérogène et majoritairement porté par des initiatives individuelles.
Pour y répondre, six grandes actions sont proposées :
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Mutualiser les ressources : contenus, compétences, capacités de calcul, bonnes pratiques, pour favoriser l’accès équitable à l’IA et réduire les inégalités entre établissements ;
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Former massivement : sensibiliser tous les étudiants et personnels, adapter les formations aux compétences nouvelles et assurer la formation des enseignants ;
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Expérimenter et s’approprier l’IA : encourager les projets pilotes dans les domaines pédagogiques et administratifs, créer un programme de recherche-action ;
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Transformer les établissements d’enseignement supérieur (ESS) : redéfinir le rôle des enseignants, renforcer la démocratie universitaire, créer des tiers lieux pour favoriser l’appropriation citoyenne de l’IA ;
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Développer des solutions techniques souveraines : data centers, accès à des modèles européens ouverts et frugaux, contractualisation équitable avec les fournisseurs ;
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Porter une politique nationale coordonnée : via un Institut « IA, éducation et société » pour piloter l’ensemble de cette stratégie.
Ces orientations s’inscrivent dans une logique d’inclusion, de justice cognitive, de souveraineté numérique et de responsabilité environnementale. Elles visent à permettre une adoption critique, éthique et efficace de l’IA.
Un nouveau pacte pour la société apprenante
Les ESS, avec leurs 3 millions d’étudiants, leurs compétences pluridisciplinaires et leur mission sociétale, sont appelés à devenir des lieux d’expérimentation et de transformation à l’ère de l’IA. Selon les deux chercheurs, ne pas s’emparer de ces enjeux créerait un décalage sérieux entre formations et réalités sociétales, incompréhensible pour les étudiants.
Leur rapport appelle à un rattrapage des retards accumulés dans les transitions numériques précédentes, et ce afin de ne pas être déclassés, technologiquement et géopolitiquement.
Le financement nécessaire est estimé à entre 300 et 500 M€ sur cinq ans.
En conclusion, la mission portée par F. Taddei et F. Pascal n’appelle pas à un simple ajustement technologique, mais à une réinvention collective de l’enseignement supérieur. Une IA au service de tous, à la fois levier de transformation et enjeu d’émancipation, pour bâtir une société plus juste, plus apprenante et plus souveraine.